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Cette semaine, l’annonce de la désignation de Samia Ghali à la fonction de “maire adjointe”.
C’est par un tweet que Samia Ghali annonce elle-même sa promotion. Bien que rétrogradée dans la hiérarchie de 2e à 3e adjointe, en raison de la règle de la parité « chabada », l’adjointe à l’égalité des territoires, aux relations euro-méditerranéennes, à l’attractivité et aux grands évènements, ainsi que, nouveauté, aux projets structurants devient donc aussi maire adjointe. Quésaco ?
Le code général des collectivités territoriales ignore cette fonction ou ce statut, mais sans l’interdire. Il se contente de se référer à la notion d’adjoint sans recourir à l’expression maire adjoint, ni donc à celle d’adjoint au maire. En 2003, en réponse à une question écrite, le Ministère de l’intérieur précise que « bien qu’utilisée de façon usuelle, cette (…) dénomination n’est pas formellement consacrée par un texte, mais s’applique aux adjoints au maire en fonction des habitudes locales ». Une habitude inhabituelle à Marseille puisqu’à notre connaissance, il s’agit d’une pratique inédite. Le signe sans doute du poids de Samia Ghali, « l’incontournable », pour l’exécutif, qui fait entrer les quartiers Nords dans la majorité municipale en dépit de ses 10 000 voix du premier tour. À moins que ce ne soit celui du coût de la prorogation de son ralliement suite à la démission surprise de Michèle Rubirola ?
Ceux qui pensaient qu’une négociation entre l’exécutif municipal et Samia Ghali portait sur la tête de liste aux prochaines élections départementales en seront pour leur frais. Tout comme, pour l’instant, ceux qui pronostiquaient une annulation du scrutin dans le 8e secteur – celui de Samia Ghali – et donc de nouvelles élections suite à l’affaire desfausses procurations. Dans une interview à La Provence, elle précise la définition de ce nouveau titre : « C’est Benoît qui a souhaité que j’ai ce titre de maire adjointe qui est un statut particulier : ces derniers mois j’ai accompagné la majorité municipale sur de nombreux dossiers, outre politiques, souvent techniques, qui ont un impact sur la vie des gens au quotidien. Là, je suis à côté du maire, et je pense qu’il a fait ce choix au regard de l’importante délégation que je porte. Ce n’est pas tant le titre finalement qui est important, mais le poids des délégations, qui vont permettre de bâtir la ville. »
Une réponse ambigüe finalement. Un « statut particulier » ? Pas sur le plan juridique en tous cas. Une distinction politique ? Ou plutôt comme elle le suggère, une reconnaissance de l’étendue et de la transversalité des compétences techniques dont elle dispose ? A l’an que ven que se siam pas mai que siguem pas mens.