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Cette semaine, les effets possibles des élections départementales et régionales sur la nouvelle majorité municipale
On élit cette semaine les conseillers départementaux et régionaux. Alors que les forces de gauche se présentent distancées et en ordre dispersé, quels sont les enjeux pour la majorité municipale à Marseille, à la fois dans ses relations avec les autres pouvoirs territoriaux et en ce qui concerne sa dynamique interne ?
La coalition de partis de gauche et de la « société civile » avait d’abord envisagé un Printemps du Sud, en renouvelant l’association entre partis (PC, PS et satellites, ainsi qu’EELV) et représentants associatifs. Ce rêve a été partiellement exaucé à l’exception de l’absence notable des collectifs malgré la candidature à la candidature de la cheville ouvrière du Printemps, la présidente de Mad Mard, Olivia Fortin. En cause, un retour aux réflexes d’appareils dans les négociations qui rabattent le Printemps sur son périmètre de coalition de chefs de partis. Le Printemps sera timide aux Régionales même si la liste dirigée par Jean-Laurent Félizia, dont le siège de campagne est l’ancien QG du Printemps marseillais, rassemble les composantes partisanes du nouveau pouvoir municipal. Dominée par les questions sécuritaires et le duel Muselier / Mariani, la campagne n’a cependant pas permis à cette liste d’exister et devrait être distancée dimanche. Si on comprend les signes adressées par son chef de file, elle devrait être présente au second tour afin de siéger dans l’hémicycle après un mandat d’absence, quitte à ce qu’il soit dirigé par le RN. Avec des conséquences qu’on peine à mesurer pour la ville.
Le Printemps Marseillais abordait avec plus d’optimisme l’échéance départementale. Un an après la victoire sur Martine Vassal, il considérait le bateau bleu prenable. Une alternance à la tête du conseil départemental permettrait de desserrer l’étau pour un pouvoir municipal pris entre le marteau des compétences métropolitaines et l’enclume de la machine financière détenue par le département. Une prise permettrait par ailleurs de disposer d’une main gauche pour la mise en oeuvre des politiques sanitaires et sociales. Il sera temps ensuite de régler les tensions entre appareils et les soutiens de revers. C’est ainsi qu’on retrouve la présence de plusieurs élu·e·s du Printemps issus du PS sur la ligne de départ, Benoit Payan en tête, et plus largement celle des chefs de partis, loin de la sève du Printemps dernier. À ce sujet, le curieux silence sur le•a chef•fe de file serait-il le reflet d’une indécision liée aux luttes internes ou le prolongement de la volonté d’incarner un collectif ? Une autre question pour le Printemps à partir de lundi prochain.