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Cette semaine, le premier tour des élections régionales
Certains, pas très nombreux, ont voté et pourtant, ce n’était pas simple. À l’issue d’une campagne où combinaisons partisanes l’ont disputé à la surenchère sécuritaire, les bureaux de vote étaient désertés, non seulement par les électeurs, mais aussi par les présidents et les assesseurs et une partie du matériel électoral. Bref le oaï. On restera ici sur les Régionales. On reviendra sur les départementales plus tard si vous le voulez bien.
Et d’abord, ce chiffre : 66% d’abstention, le même qu’au niveau national, contre « seulement » 48% en 2015. Effet de campagne, de la pagaille organisationnelle ou dans la lignée historique de la démobilisation électorale, cette faiblesse dans la participation surprend par la mollesse de la réaction du personnel politique qui continue d’entonner business as usual sur l’air de plus près de toi mon dieu. Les résultats sont accueillis avec surprise. Semblant bénéficier d’une prime au sortant, la liste de R. Muselier (LR) est au coude-à-coude avec celle de T. Mariani (RN) alors que les sondages lui prédisaient 10 pts de retard. S’il reste en tête, le RN accuse une perte importante par rapport à 2015. Dans son discours, sa tête de liste secoue vertement les abstentionnistes, appelant quasiment au sursaut et sous-entendant un troublant « moi ou le chaos ».
Les regards se tournent vers la liste de gauche qui réalise 15%, dans l’étiage des sondages. Se maintiendra, se maintiendra pas ? On assiste, toute la soirée, à un décalage hallucinant entre les pressions des appareils nationaux et l’appréciation des enjeux par les équipes locales. Le secrétaire national du PS s’exprime aussitôt pour le retrait qui signifierait l’absence de la gauche dans l’hémicycle pour un deuxième mandat successif. Après un bref suspense, cette hypothèse est refusée par la tête de liste écologiste J-L Félizia, confirmant les signaux émis durant la campagne. « Les citoyens de gauche attendent autre chose que l’effacement de leurs idées » estime-t-il dans son discours au soulagement de ses militants. La même réaction que celle de C. Castaner, chef de file socialiste, le soir du 1er tour en 2015. Il avait finalement cédé le lendemain aux exigences du front républicain. Ces demandes, cette fois, n’ont pas attendu si longtemps. Les appareils socialistes et écologistes sont unanimes sur les plateaux nationaux pour exiger un retrait de Félizia non plus au nom du front républicain, mais du « risque RN ». On devine les pressions fortes d’ici au dépôt de la liste, mardi. Il faudra en passer par là avant de partir, comme les autres, à la chasse aux abstentionnistes.