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Cette semaine, le débat métropolitain qui n’en finit plus de sombrer.
La tenaille métropolitaine s’est refermée sur Martine Vassal prise entre l’injonction de l’État à réduire sa politique de reversement aux communes, et la résistance des maires qui n’entendent pas y renoncer sans combattre.
La semaine avait commencé avec la tenue du futur feu conseil de territoire dominé par la question des transports alors que se discutent son plan, son financement et son calendrier. Le bras de fer oppose la ville de Marseille qui réclame l’extension du tramway vers le lycée Nord et une desserte de la Belle-de-Mai, et la Métropole qui met en avant sa ligne du Quatre-septembre. On soupçonne cette dernière de jouer les transports classe contre classe, Sud contre Nord. La controverse ancienne est aiguisée par la légitimité nouvelle de la municipalité qui a fait du désenclavement des quartiers Nord sa priorité. Elle est réactivée par le plan Macron qui engage l’Etat à hauteur de 1 milliard d’euros. Un amendement à la loi de finances précise que « ces crédits sont destinés à financer cinq lignes de bus à haut niveau de service, quatre lignes de tramway et l’automatisation du métro avec comme objectif le désenclavement des quartiers Nord de Marseille. » (nous soulignons). Face à l’entêtement de Vassal, le Premier ministre s’est senti obligé de publier un communiqué le soir du vote solennel de la loi de finances réaffirmant, pour celle qui n’aurait pas compris, que « ces crédits exceptionnels permettront de contribuer au désenclavement des quartiers Nord ».
Ce n’était que le début de la semaine pour Martine Vassal. Vendredi se tenait le conseil métropolitain. Au menu, le débat budgétaire qui allait confirmer la politique d’austérité dont le milliard d’État n’aura pas infléchi. Et après l’arquebusade portée par la majorité marseillaise, le rappel à l’ordre de l’État, c’est son alliée aixoise qui devait porter le coup de grâce. En pleine séance, voilà Sophie Joissains, nouvelle maire et vice-Présidente déléguée à la réforme métropolitaine qui demande la parole. On la lui refuse, craignant la suite. Elle insiste. On la lui donne. Elle la prend. Et attaque. Contre le « double discours » de la Présidente et contre sa « trahison », la successeure de sa mère reproche une négociation avec l’État qui aboutirait à la réduction des aides aux communes et une critique lunaire – mais assez juste – du « clientélisme institutionnel ». Son discours s’achève par une démission in situ qui marque le début du siège du bastion Vassal et ouvre la perspective d’une alliance aixo-marseillaise inédite. La guerre des chicayas venait de prendre une bien étonnante tournure.