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Cette semaine, le troisième et dernier volet consacré à la perspective des élections législatives en juin.
Suite et fin du panorama des combats qui propulseront en juin, 577 député·e·s à l’Assemblée nationale parmi lesquel·es·s 7 ressortissant·e·s marseillais·e·s. Répétons les prudences et les inconnues : la présidentielle, la covid, l’abstention, et patin et couffin. Et puis ajouter d’autres questions à ces inconnues. Qui pour succéder à Claire Pitollat, Alexandra Louis, Catrhy Racon-Bouzon et Ali Ahamada (LREM), Julien Ravier et Guy Tessier (LR), et Jean-Luc Mélenchon (LFI) ? Et d’abord, qui pour se représenter ? Pas Julien Ravier, frappé d’inéligibilité cette semaine, ni, sans doute, Jean-Luc Mélenchon. Pour le reste ? Le PS, rayé de la carte lors des précédentes législatives, refera-t-il surface ? Les Marcheur·se·s sortant·e·s seront-il·elle·s reconduit·e·s ? Quid de candidatures issues de la « société civile » ?
La 6e circonscription des Calanques, tout au Sud, entre Mazargues et les Baumettes, est la propriété de Guy Teissier, sans doute avant que Protis ne touche les bords du Lacydon. 1988 exactement. Le jeune militant d’une petite formation giscardienne, tente alors de faire oublier son engagement dans des groupuscules néo-fascistes. Il avait fait ses premières armes aux cantonales de 1982 et, à tout juste 37 ans, l’avait emporté contre le 1er adjoint de Defferre. Gonflé de prestige et de confiance, il affronte, 4 ans plus tard, Bernard Tapie. À l’issue du second tour, il devance le nouveau Président de l’OM de 84 voix. L’élection sera annulée par le Conseil constitutionnel, mais qu’importe, Teissier y est et y reste. À 76 ans, toutefois, la série s’arrêtera à 6 mandats. Le doyen de l’Assemblée qui se serait bien vu maire à la place du maire, passe la main. La succession est ouverte. Le maire du 9-10 Royer-Perreaut veut y aller. Le Président des Calanques, Didier Réault, aussi. Ce ne sera pas Teissier, le dernier du clan Gaudin à raccrocher les gants.
Du Sud au Nord, dans la 7e, le sortant est le dernier élu LREM, Saïd Ahamada. Sans doute aussi le plus connu. Comme son parcours, non pas entrepreneurial comme ses collègues, mais militant des quartiers Nord marqué par le combat pour Ibrahim Ali et sa mémoire. Après un passage au Modem et chez les Verts, il rejoint En Marche et l’emporte contre le FN, devenant le premier député d’origine comorienne du pays. S’il a échoué à s’imposer pour porter les couleurs de la majorité présidentielle lors des dernières municipales, il a fait ses preuves durant la mandature et pilotera la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron à Marseille. Comme ses collègues et concurrents, son sort semble dépendant de celui du chef.
BONUS marseillologie option anthropologie : le billet de « Marseille internationale » rédigé 2 mois avant les élections législatives de 2012, sur ce modèle.