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Cette semaine, la signature des protocoles d’accord du plan « Marseille en grand » par le Premier ministre
Le plan « Marseille en Grand » prend sa mesure. Après les annonces, les doutes et les questions, le temps est venu des protocoles d’accord. Mardi dernier, à l’issue d’une visite de 24 heures, le Premier ministre Jean Castex est reparti sous le regard satisfait des édiles. Celles-ci ont obtenu deux éléments majeurs qui concrétisent les promesses présidentielles de septembre. À commencer par la création de la très attendue Société publique locale d’aménagement, et d’intérêt national, s’il vous plaît. Elle sera chargée de la rénovation des 174 écoles. Montant : 1,2 Millard d’euros. Deuxième acte avec la création d’un groupement d’intérêt public qui pilotera le volant transport du plan. Montant : 1 Millard d’euros. Par ailleurs, et pour ne rien gâcher, le Premier ministre ne s’est déplacé ni pour rien, ni pour en rester aux montants prévus : 150 millions de plus pour les écoles ; 20 millions supplémentaires pour les hôpitaux. N’en jetez plus, ou presque.
Ce débouclage financier spectaculaire dans la forme se déploie alors qu’aucun Ministre (ni Jacqueline Gourault pour la Cohésion des territoires, ni Jean-Michel Blanquer pour l’Education nationale) ou symbole ne manque à l’appel – les signatures ont eu lieu dans l’emblématique école Ahmed-Litim de la Belle de Mai. Il illustre l’une des réussites du maire de Marseille, maître des écoles, des emblèmes et… des combats politico-institutionnels. De ce point de vue, il sort gagnant des bras de fer qui l’opposent à la Métropole, d’une part, à l’État, d’autre part. Sur le dossier des transports, contre la première et sa présidente, il obtient l’arbitrage de l’État en faveur de la priorisation de la desserte des quartiers nord, même si, jusqu’au bout, rien ne sera simple Sur celui des écoles, il obtient les financements escomptés – et même davantage – en dépit de sa bruyante opposition au projet d’expérimentation porté par l’exécutif.
Reste une manche sur laquelle Benoît Payan n’a pas encore gagné, loin s’en faut : la réforme institutionnelle. Sans doute la mère des batailles. À l’issue du débat parlementaire et de l’adoption du fameux amendement à l’article 56, le maire n’a pas eu de mots assez durs contre la « farce » de la nouvelle gouvernance prévue par la loi 3DS. Il souhaite sans doute pousser son avantage qui, sans aller jusqu’au Marseillexit, devrait se traduire, selon lui, par un retour de compétences dans le giron municipal : port, habitat, logement, voirie… On se souvient des conditions du switch il y a un an : pour porter le fer dans les luttes d’institutions, ce n’est plus Rubirola, mais Payan, qui est là.