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Cette semaine, le dernier volet des effets locaux de l’accord entre les quatre formations de gauche.
La nomination d’un nouveau gouvernement ne nous a pas fait perdre de vue l’essentiel : les affrontements locaux des législatives. On le sait maintenant, l’accord des gauches, loin d’avoir clarifié nos affaires, nous permet d’y voir plus flou. Il nous reste 3 circonscription à voir – le reste est ici et là – pas forcément les plus favorables au NUPES, mais qu’en sait-on ?
La 6e (9-10e arr.) est celle de Guy Teissier qui va tourner la page de la gaudinie et laisser les droites se déchirer. Lionel Royer-Perreaut, le maire du 9/10, et de toute sorte de choses, a quitté LR en pleine rase campagne pour venir au secours du président de la République qui s’en est souvenu au moment d’attribuer l’investiture. Il affrontera son ami (non), Didier Réault dans un duel attendu. Le président du Parc des calanques avait les faveurs de Guy Tessier, mais cela compte-t-il maintenant ? À gauche, la socialiste Magali Holagne tentera de jouer les troubles fêtes dans une circonscription pas simple : en 2017, Annie Gal (FI) avait obtenu 11,6% et Hervé Menchon (EELV) seulement 3,3%. Ainsi la seule investiture accordée par NUPES à une femme est celle qui présente le moins de chance de succès. « La honte » en somme. On relèvera aussi la candidature citoyenne de Sophia Hocini qui a décidé de se maintenir malgré tout. Enfin, Eléonore Bez, restée fidèle au Front canal Marine, défendra les couleurs du RN et tentera d’améliorer son score de 2017 (18,3%) pour atteindre le second tour.
La 7e (14-15-16e arr.) du sortant Renaissance (ex-LREM), Saïd Ahamada sera indécise. Seule révélation marseillaise de la macronie, il l’avait emporté dans son duel face à la candidate FN (58,4 contre 41,6) qui l’avait pourtant devancée à l’issue du premier tour. Sophie Grech, désormais exclue du RN, pour cause de parrainage à l’ennemi Zemmour, doit laisser sa place au conseiller municipal Arezki Selloum. NUPES y présentera Sébastien Delogu. Souvent (et désobligeamment) présenté comme le « chauffeur de Mélenchon » – voire son « garde du corps », ce taxi fut militant Insoumis, auto-rénovateur d’une école de la Viste et candidat aux européennes de 2019 avant de claquer la porte du mouvement en désaccord avec la stratégie (mais laquelle ?) de la FI à l’approche des municipales. Mais l’avantage d’une organisation « gazeuse », c’est qu’on peut y revenir puisqu’on ne peut la quitter. Rouage central du dispositif LFI à Marseille au côté de Mohamed Bensaada, candidat dans la 5e voisine, il peut inquiéter Saïd Ahamada dans sa quête de reconduction. Et apposer son pavé sur la route qui conduirait Mélenchon à Matignon ?