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Cette semaine, les rapports de force à 3 semaines du 1er tour des régionales.

Trois semaines nous séparent des élections régionales. Équipes de campagnes et médias ont les yeux rivés sur la semaine d’entre-deux-tours. Pour le premier tour, les jeux sont faits ou presque. Les sondages placent la liste du Rassemblement national (RN) menée par l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, largement devant ses concurrentes : 43% contre 33% à la liste du Président de la Région sortant, Renaud Muselier, investie par Les Républicains (LR). Celle de gauche (EELV, PS, PCF et satellites) conduite par l’écologiste Laurent Felizia ne recueillerait que 12% des voix lui permettant tout de même de se maintenir au second tour.

En 2015, la configuration était proche. Au premier tour, le FN (Maréchal) pointait à 40,6%, LR (Estrosi) à 26,5% et le PS (Castaner) à 16,6%. Ce dernier avait fait le choix du « sacrifice » en se retirant afin de « faire barrage républicain ». Christian Estrosi s’était présenté en figure de la « résistance » pour l’emporter avec 54,8%. Un mandat plus tard, les sondages placent RN et LR au coude à coude pour un éventuel duel de second tour ; et prévoient une victoire de Mariani (45%-37%) en cas de maintien de la coalition de gauche (18%). L’issue de ces tractations sera décisive ; signe qu’en dépit de l’apparente stabilité des rapports de force, la configuration n’a plus rien à voir. 

La séquence de constitution des listes s’est d’abord traduite par une cacophonie tout azimut : à droite, la contestation de l’attelage LR-REM ; à gauche, l’union sans les Insoumis ni les mouvements citoyens. Et puis, question programme, c’est simple : personne n’a parlé de rien. Du développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région, de l’accès au logement et de l’amélioration de l’habitat, de la politique de la ville et de la rénovation urbaine, des politiques d’éducation, d’égalité des territoires, de promotion des langues régionales…. De tout cela, on n’aura rien entendu. Le favori n’aura évoqué qu’une question, rare domaine d’action publique absente de la liste des compétences inscrites à l’article L4221-1 du code des collectivités territoriales : la sécurité. Agents de sécurité dans les lycées, les TER et partout ailleurs.

Enfin, quelle sera l’attitude de la coalition de gauche ? Interrogé sur ce point par La Provence samedi, Jean-Laurent Félizia rappelle 2015 : « le fait d’avoir disparu des radars en n’ayant aucun élu montre combien notre électorat l’a mal vécu. Ils se sont sentis cocus ». 6 ans plus tard,  soulignant la porosité entre les droites, il semble promettre la fidélité. Reste à savoir à qui.