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Cette semaine, le deuxième volet consacré à la perspective des élections législatives en juin.
Poursuivant le tour d’horizon des joutes législatives du printemps, il nous faut rappeler la fragilité de ces observations. Des futur·e·s candidat·e·s, des contours des coalitions, des dynamiques locales, des rapports de forces issus de l’élection présidentielle, on ne sait rien. Tout au plus peut-on dresser, 5 mois avant le scrutin, une cartographie figée des arènes, et esquisser des enjeux partiels et des questions multiples.
La 3e comprend une partie des 12e et des 14e arr. ainsi que le 13e. À la faveur du redécoupage de 2012, la circonscription était devenue le fief de la députée socialiste Sylvie Andrieux, symbole du clientélisme socialo-guériniste et de sa chute. En 2017, elle est remportée par une Marcheuse, Alexandra Louis, avocate sans engagement partisan connu, face au sénateur-maire RN du 13-14, Stéphane Ravier. En juillet dernier, elle quitte le groupe majoritaire à l’Assemblée pour rejoindre le mouvement de la droite macro-compatible, Agir. Le score du RN, qui a perdu sa mairie de secteur lors des municipales, sera particulièrement scruté.
S’il est une bataille qui sera observée, c’est bien celle de la 4e. Considérée comme l’une des circos les plus à gauche du pays, elle couvre le quartiers populaires des 1er, 2e et 3e arr. et une partie des 5e et 6e. Tout a été dit sur le « rendez-vous manqué » entre le député sortant, Jean-Luc Mélenchon, et la ville. Pas certain que le leader de la FI se représente ici. Nul doute que son absence aiguisera les appétits, et pas seulement celui de sa suppléante, la maire du 1-7, Sophie Camard, en rupture de banc avec la FI depuis la municipale fratricide pour les Insoumis.
La 5e, possession historique de la maison Muselier-Gilles était tombée dès 2012. L’élection de la socialiste Marie-Arlette Carlotti, certes en pleine euphorie hollandaise, face à Renaud Muselier avait sonné l’alerte. Déjà, certains pointaient un basculement sociologique d’un territoire devenu lieu d’atterrissage préféré des Venants qui votent. Aux législatives de 2017, elle était tombée dans l’escarcelle du parti présidentiel. Cathy Racon-Bouzon, directrice de la communication de Kaporal, l’avait emporté de 1 000 voix dans le duel de second tour qui l’opposait au candidat de la FI. Lors des municipales, le Printemps, conduit par sa tête de listes Michèle Rubirola, s’était nettement imposée. Une note de la Fondation Jaurès confirmait le caractère sociologiquement stratégique de ce territoire en pleine recomposition. Dix ans après le premier coup de semonce, la droite a-t-elle définitivement perdu ce bastion ?
Suite et fin au prochain épisode.