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Cette semaine, le rassemblement marseillais quinquennal du candidat de la France Insoumise
14 avril 2012, 8 avril 2017, 27 mars 2022, plage du Prado, Vieux-Port, plages du Prado (bis). Trois dates, deux lieux, une ambiance ? Le candidat de la France Insoumise à l’élection présidentielle se plaît à organiser ses grands rassemblements nez au mistral. Et parvient à chaque fois à marquer le coup et les esprits : 100 000 personnes en 2012, 70 000, 5 ans plus tard, combien hier ? Jusqu’à présent ces démonstrations de force ne se sont pas traduites par une qualification au 2nd tour malgré une nette progression : 11,1% en 2012 avec presque 4 millions de voix ; 19,6% en 2017 et un peu plus de 7 millions de suffrages. Cette année encore, si on en croit les sondages, il lui sera bien difficile de franchir le 1er tour.
Le grand discours de 2012 a surtout résonné en 2017 par ce qui avait été dit alors et tu ensuite. Entre temps, « son baiser de la Méditerranée » et son « ode au métissage » avaient disparu. La référence à la naissance mythologique – « ici, il y a 2 600 ans, une femme a fait le choix de prendre pour époux l’immigré qui descendait d’un bateau » – et un cri d’appartenance au « parti de ceux qui se disent contents d’être mélangés » avaient laissé la place à une interprétation étriquée des migrations – « toujours un exil forcé, une souffrance ». Quand le Mélenchon de 2012 promettait d’ouvrir portes et fenêtres des frontières, celui de 2017 proposait de « lutter contre les causes des migrations ». Cette nuance avait été interprétée comme un tournant stratégique : tandis qu’on distribuait les drapeaux bleu-blanc-rouge aux meetings, une tonalité plus souverainiste avait été adopté au nom du vote utile.
Et hier donc ? Une participation sans doute moins importante que 10 ans auparavant. Après une allusion au Kenny Arkaneqque « capitale de la rupture » d’un de ses orateurs, le tribun parait devant « Marseille l’insoumise ». L’enjeu est toujours le même pour lui et ses troupes : grappiller les quelques points qui le séparent de l’extrême droite et accéder enfin la finale présidentielle. Taper sur le pouvoir sortant ou établi sans retenir les coups contre la bête immonde. Les deux lui échappent encore. Un couplet sur la Méditerranée (berceau des civilisations en 2012, cimetières des réfugiés en 2017, priorités géostratégiques en 2022), une nouvelle tentative pour dissiper ses ambiguïtés passées sur la Russie. Et puis, une intervention de candidat attendu qui balaie les sujets, avance les propositions, invective ses adversaire. Alors que le futur ex-député de Marseille a manqué son rendez-vous avec la ville, cette dernière lui portera-t-elle enfin chance ?