Présidentielles : pour qui vote Marseille ?

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Cette semaine, une rétrospective des votes de la ville lors des dernières élections présidentielles.

À une semaine du scrutin roi de la Ve République, pour qui vote-t-on à l’échelle de la ville ? Retour sur les cinq derniers scrutins.

Le coup de tonnerre de 2002 voit pour la première fois un premier tour hisser au second le chef de l’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen. À Marseille, on vote moins qu’ailleurs : l’abstention y atteint 29,1% contre 28,4%. Comme en 1988, Marseille place Le Pen en tête (23,3), plus de 5 points devant Chirac (18,2) et près de 8 devant Jospin (15,6). À l’échelle nationale, le trio est composé de Chirac (19,9), Le Pen (16,9) et Jospin (16,2). Lors du second tour, l’électeur marseillais fait barrage au FN : 73,1 contre 26,9, toutefois d’une moindre ampleur que dans le reste du pays (82,2 contre 17,8). 

Cinq ans plus tard, Marseille offre un triomphe à Nicolas Sarkozy avec 34,3%. Loin devant Ségolène Royal (27,1) et François Bayrou (14,1) qui souffle la troisième place à Le Pen (13,4). Les chiffres à l’échelle nationale suivent ici les résultats marseillais : Sarkozy (31,2), Royal (25,9), Bayrou (18,6) et Le Pen (10,4). Au second tour, le succès du candidat de l’UMP prend des proportions similaires à Marseille et ailleurs (55,7-44,3 contre 53,1- 46,9) avec une abstention comparable (16,5 contre 16).

Le scrutin de 2012 n’offre pas de grande différence par rapport aux tendances nationales. Hollande vire en tête (28,1 contre 28,6) devant le Président sortant (26,9 contre 27,2). Comme pour les scrutins précédents, on note une surprime local au Front : Marine Le Pen y obtient 21,2, soit 3,3 points de plus qu’à l’échelle nationale. Mélenchon réalise un score supérieur (13,8 contre 11,1). Au second tour, le candidat socialiste l’emporte d’une courte tête face à Sarkozy (50,9-49,1), un succès plus étriquée qu’ailleurs (51,6-48,4).

2017 se traduit par de réels contrastes par rapport au vote du pays. Le futur député de Marseille et candidat de la France Insoumise y arrive en tête (24,8,) devant Marine Le Pen (23,7) et le futur vainqueur Emmanuel Macron (20,4). France entière, le trio est composé de Macon (24), Le Pen (21,3) et Fillon (20) ; Mélenchon ne recueillant que 19,6%. Au second tour, avec une abstention de 30,7 (10 points de plus qu’en 2002), Marseille rentre dans le rang et place le représentant d’En Marche devant la candidate frontiste (64,4-35,6), reflétant les résultats mesurés dans le reste du pays (66,1-33,9).

Finalement, Marseille vote comme la France, à la nuance près qu’elle bonifie les scores de l’extrême droite sur la durée et avec l’exception de 2017 lorsqu’elle a placé Mélenchon en tête du premier tour. Rendez-vous dimanche ?