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Cette semaine, le carnaval de la Plaine et sa déflagration médiatico-politique.
Alors que sa réputation n’est plus à faire, le Carnaval indépendant de la Plaine, Noailles et des Réformés a suscité une indignation inédite. 6 500 participant·e·s selon la préfecture (qui a fait preuve, une fois n’est pas coutume, de générosité dans le compte) ont manifesté un sidérant relâchement des gestes barrières. Le port du masque et la distance physique pulvérisés dans une irruption du monde d’avant qu’on envisage dans un avenir de plus en plus lointain. Et le carnaval d’accomplir sa double fonction d’abolition et de renversement symbolique de l’ordre social. Certes, les preuves manquent pour considérer les rassemblements en plein air comme moments super-contaminateurs, mais comment ne pas avoir en tête la dégradation de la situation sanitaire et la saturation des services de réanimation en voyant ces images ? Et tandis que le maire évoquait la « profanation » du lieu de mémoire de la rue d’Aubagne, la droite locale fustigeait ces danseur·se·s costumé·e·s mais démasqué·e·s et qualifiait le carnaval « d’attentat sanitaire », accusant la majorité de laxisme et de complicité. La prophétie de M. Vassal voyant dans le Printemps marseillais un cortège de black blocks anisés se réalisait soudain.