Le fini parti socialiste

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Cette semaine, une fédération socialiste des Bouches-du-Rhône qui poursuit la tradition.

En mars 2018, une éternité, l’Arlésienne N. Mebarek et le Marseillais Y. Ohanessian sont candidats à la fonction de premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône pour succéder au Puechens et très guériniste J-D. Ciot. Il fallait tourner la page des défaites électorales, des compromissions judiciaires et de la tutelle de 2011. Mais le renouveau commence mal : seulement 1 300 militants votent au premier tour contre 11 000 déclarés au début des années 2010 et encore 3 600 officiellement inscrits. À ce déclin numérique s’ajoute la défiance. Y. Ohanessian décide de retirer sa candidature avant le second tour, mettant en cause sa concurrente qu’il soupçonne d’irrégularité. Marsactu relatait alors cette guerre d’égos et de cartes entre socialistes que rien n’oppose sur le plan des idées (il faut dire que comme les électeurs elles ne sont plus légion) et cite un responsable guériniste, mais néanmoins clairvoyant : « On n’existe même plus mais on continue à se mettre sur la gueule. On se bat pour une terre brûlée ».

La presse nationale, du Mondeà Libération, se replongeait, qui dans les « pratiques industrielles » des fausses cartes, qui dans le vide idéologique d’une fédération qui élit la mandataire d’Emmanuel Maurel, parti quelques semaines plus tard chez Jean-Luc Mélenchon, mais défend une ligne social-libérale pour respecter des équilibres auxquels plus personne ne comprend rien. La situation était alors pourtant limpide par rapport aux derniers épisodes du roman-savon de Marseille socialiste. Le 1er février, on croit savoir que N. Mebarek, devenue entre-temps députée européenne, démissionne de sa fonction de premier secrétaire. C’est en tous cas ce qu’elle fait savoir. Elle propose pour la remplacer une direction collégiale. Trois semaines plus tard, c’est le retour du rififi. N. Mebarek explique qu’on l’a mal comprise. Si elle a bien demandé qu’une direction collégiale prenne son relais, cela ne signifie pas sa démission immédiate. Ses adversaires, A. Krehmeier, un proche de B. Payan en tête, auraient organisé une sorte de conseil fédéral clandestin avec contre-mails et vol de clés. Mais la première secrétaire (sortante ?) souhaite maintenant conduire les négociations dans la perspective des élections territoriales du printemps. La direction nationale du PS réagit finalement par une quasi-tutelle qu’elle appelle « direction fédérale provisoire ». Une militante résume bien la situation : « On n’a pas bien compris ». Nous non plus. Et sinon, les comptes ont été refaits : les militants à jour de cotisation sont 550 (cinq cent cinquante).