Élections, qui comprend ?

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Cette semaine, les confusions autour des alliances en vue des prochaines élections territoriales.

Autant le reconnaitre d’emblée, on n’y comprend rien. Régionales, Départementales, gauche, droite, investis, soutenus… La confusion n’encourage pas à creuser mais à les laisser à leurs affaires. Car eux savent parfaitement ce qu’il en est. C’est même à cela que l’on reconnait l’existence de la classe politique, qui combine, avec un certain panache, le « pour soi » et l’entre soi des puissants. On sent venir d’ici le procès en démagogie qui reproche ce « tous les mêmes, tous pourris » implicite. Un procès instruit par les derniers partisans de la démocratie représentative, mais aussi par les militants associatifs qui, dans les quartiers populaires, combattent sans relâche l’abstention en poursuivant cet axiome : « si tu ne t’intéresses pas à la politique, la politique s’intéressera à toi (et à ton grand péril) ». 

Et pourtant, avant de pouvoir s’intéresser aux scrutins territoriaux du printemps encore faut-il y comprendre quelque chose.

Or que voit-on ? Des Régionales, sortie du brouillard, une alliance entre la droite néo-sarkoziste et la majorité présidentielle – dont plus personne ne s’aventure à lui trouver un contour idéologique. Ainsi, la candidature de la membre du gouvernement est « débranchée ». Ainsi, les caciques nationaux de la droite qui ferraillent toute la journée contre l’exécutif s’étouffent. On demande des comptes à l’imprudent. On lui retire l’investiture. Certains réclament l’exclusion. L’imprudent recule, bien entendu. La candidature gouvernementale sera rebootée. Là, des militants dégoûtés. Ici, des barons qui voulaient partir en profitent pour claquer la porte. Un an avant l’élection présidentielle, ils appelleront cela : « clarification ». 

A gauche, c’est pareil en pire. Ceux qui soupiraient « citizen washing » face au Printemps marseillais et sa société civile sont désormais rejoints par Mad Mars elle-même, vertement éconduite par des écologistes. On relèvera, pour ce qui nous concerne, des logiques d’appareils entre espaces locaux et nationaux de la compétition politique qui n’ont jamais paru autant déconnectés et en contradiction. Et à propos des départementales, c’est une autre forme de clarification. Et si le périmètre de l’union des gauches paraît plus large que celui des Régionales, c’est sans collectif citoyens, donc, ni tête de liste – pour l’instant- ni LFI  – pour toujours. Et le RN s’impatiente.

Certains espéraient avec Macron assister à une recomposition/refondation de la politique ; on est finalement face à un mouvement d’implosion / dislocation de ce qu’il en reste. Mais en attendant, on vote les 20 et 27 juin prochain.