NUPES à l’épreuve des configurations marseillaises (volet 1)

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Cette semaine, les effets locaux de l’accord entre les quatre formations de gauche.

On y voit presque plus clair. À l’issue d’une semaine de tractations, la FI est parvenue à trouver un accord successivement avec EELV, le PC et finalement le PS pour présenter aux élection s législatives de juin prochain des candidats sous une bannière unique, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) et un programme quasi-commun. C’est autant les contours et termes de ce dernier que le partage des circonscriptions qui ont occupé les négocations.

Forts de ses 22% à la présidentielle et de la faiblesse de ses partenaires, Jean-Luc Mélenchon et la FI se tirent la part du lion. L’un·e des siens s’y présentera dans 360 circonscriptions. EELV en disposera de 100, le PS, 70 et le PC, 50. Un partage qui reflète les rapports de force, d’autant qu’il faut encore distinguer les circonscriptions gagnables, des « pourries », comme les qualifie Christine Juste, élue écologiste de Marseille. Dans le détail et à Marseille, qu’en est-il ?

Dans la 1ère (quartiers Est, 10-11-12e arr.), détenue par le LR, Julien Ravier, empêché de se représenter pour cause d’inéligibilité, NUPES présentera un socialiste. Clin d’oeil taquin du destin dans un fief des Masse ? LR y a investi Sarah Boualem, mais certains dissidents seront à l’affut. L’ex-PS, Pascal Chamassian, y défendra sans doute à nouveau les couleurs de la majorité présidentielle, même si on prête à l’ex-LR, Bruno Gilles, quelques intentions. La partie ne sera pas facile pour la gauche, même unie.

Dans la 2e (quartier Sud, 7-8e arrondissements), LREM l’avait emporté en 2017 contre la droite favorite. Pour y affronter Claire Pitollat et la revancharde, Sabine Bernasconi, NUPES y a investi un·e écologiste, dont le nom n’est pas encore connu. Mais là encore, le succès paraît incertain, même si le Printemps marseillais, on s’en souvient, avait créé la surprise lors des municipales, avec la victoire de Olivia Fortin sur Martine Vassal.

La 3e (quartier Nord, 12-13-14e) avait été arrachée en 2017 par la marcheuse Alexandra Louis, à l’ancien maire de secteur RN, Stéphane Ravier. NUPES y présente le leader local de la FI, Mohamed Bensaada, qui avait brigué sans succès la mairie du 13-14 lors des municipales. La configuration est toute autre cette fois, et il a de réelles chances de l’emporter. L’extrême droite y est divisée depuis le départ de cadres du RN vers la formation d’Eric Zemmour, tandis que LR a investi le conseiller métropolitain Patrick Pappalardo. 6 ans après la démission de Sylvie Andrieux, le visage de la gauche à l’Assemblée issu de cette circonscription serait tout autre.

Suite au prochain épisode.